Un petit slam que j’avais écrit pour une « compétition » slam. Le thème était « l’eau »… mais les slameurs présents n’étaient pas très intéressés par la contrainte de « thème » .. ahaha.
Un petit slam que j’avais écrit pour une « compétition » slam. Le thème était « l’eau »… mais les slameurs présents n’étaient pas très intéressés par la contrainte de « thème » .. ahaha.
Un écrit très personnel.. pas vraiment envie de commenter.
Cette « nouvelle », ou plutôt devrai-je dire, cette chronique, est née de mon envie de réagir au 10 ans de la perte de statut de planète pour Pluton. Petit hommage à la petite sœur rejetée de notre système solaire, Pluton a été lue en public lors d’une soirée slam et lors de séance de pratique théâtrale…
Note: L’essai suivant a été réalisé dans le cadre du MOOC « Comprendre le Transmédia Storytelling ». Il s’agissait de faire le portrait d’un geek de fiction, de décrire qui il est, de présenter ses activités et d’analyser son utilisation dans la série .
Buffy, the Vampire Slayer (The WB, UPN 1997-2003) raconte les aventures de Buffy Summers (Sarah Michelle Gellar), une jeune femme choisie par le destin pour protéger le monde de la menace constituée par les vampires et autres espèces surnaturelles hostiles. Ses épisodes sont construits sur un schéma de type « monstres de la semaine » que Buffy affronte à chaque épisode dans les rues ou le campus de Sunnydale. A ces créatures de petite importance est associé un grand ennemi qui constitue la réelle menace que Buffy doit vaincre lors de la conclusion de l’intrigue principale. La sixième saison respecte cette même logique à ceci près que, cette fois-ci, ce ne sont pas un mais trois ennemis qui veulent nuire à l’héroïne.
Le Trio est un groupe de geeks experts en technologie et en sciences occultes qui, dans leurs propres termes, se voient comme les « nemesis-es » de Buffy. L’équipe se compose de Warren Mears (Adam Busch), de Jonathan Levinson (Danny Strong) et plus particulièrement d’Andrew Wells (Tom Lenk) dont nous proposons de faire ici le portrait.
Il est difficile de présenter Andrew sans croiser son parcours à celui de ses deux complices.
Lorsque le Trio est présenté pour la première fois dans l’épisode « Flooded » (6.04), les téléspectateurs connaissent déjà Warren et Jonathan. Ce sont des individus qui peuvent difficilement être qualifiés d’ennemis sérieux et qui sont plutôt vus comme des personnages ridicules, de jeunes hommes qui ont pris les mauvaises décisions au mauvais moment et qui se sont fait botter les fesses par Buffy à chaque fois. Nouveau venu dans l’univers de Buffy, Andrew souffre d’un statut moins reluisant encore . Il n’est que le plus jeune frère d’un ancien ennemi de petite envergure. Son seul fait d’armes serait d’avoir invoqué des singes démons volants lors de la représentation d’une pièce de théâtre. Malheureusement pour Andrew, et dans ce qui constitue l’un des running gags de la saison, ni l’héroïne ni ses amis ne semblent s’en souvenir. Ils peinent d’ailleurs à retenir son nom. Pour eux, il n’est que « le frère de Tucker », « l’autre » ou « c’est quoi son nom ? ».
Dans la première partie de la saison, tout dans la description du Trio tant à diminuer leur crédibilité. Les trois apprentis génies du mal ont installé leur repère dans le sous-sol de la maison de la mère de Warren, ce qui, selon lui, en fait logiquement leur chef. On y découvre des machines de leur invention dont le design rétro rappelle la technologie utilisée dans les pulps des années 50. Quelques jouets de la licence Star Wars y sont exposés et Spike (James Marsters) menace même de briser une figurine de Boba Fett s’ils ne lui viennent pas en aide. La pièce maîtresse du repère est un tableau blanc sur lequel on peut lire les différentes étapes du plan du Trio leur pour conquérir Sunnydale : « contrôler le climat, miniaturiser Fort Knox, invoquer de fausses cartes d’identité, rayon miniaturisant, des filles, des filles, le truc avec le gorille et des prototypes de jet packs opérationnels ». Le lieu évoque la garçonnière d’adolescents frustrés et obsédés. Les multiples allusions sexuelles nous font d’ailleurs comprendre assez rapidement qu’aucun de ces geeks n’a jamais pu avoir de partenaire réelle à l’exception de Warren. Toutefois, le besoin qu’éprouve celui-ci de se créer une petite amie robot ou d’utiliser un rayon inhibiteur de volonté sur son ex-compagne afin de pouvoir abuser d’elle sexuellement montre que, dans le domaine des relations amoureuses, il a encore il a des progrès à faire. Sur ce plan, Andrew, lui, baigne dans une certaine ambiguïté. Son physique frêle, son attitude maniérée, son admiration pour Patrick Swayze, sa grande sensibilité et sa vision romantique du monde laisse planer un lourd doute sur son orientation sexuelle.
Lorsqu’ils sont à l’extérieur, les trois individus se déplacent à bord d’un van bardé de gadgets et de matériel de télé-surveillance devant lequel ils ne cessent de s’émerveiller. Andrew est d’ailleurs aux anges lorsque le Trio capte par hasard un programme pornographique sur le câble ou qu’il assiste aux ébats d’Anya (Emma Caulfield) et de Spike. Dans « Life Serial » (6.5), Andrew commence à peindre l’Étoile de la mort, sur la carrosserie du véhicule. Il juge alors important de préciser qu’il applique les plans utilisé dans le Retour du Jedi (1983). Rappelé à l’ordre par ses comparses qui prônent la plus grande discrétion, Andrew redonne au van son noir initial mais configure le klaxon pour qu’il joue le thème principal de la saga culte!
Ce détail révèle l’un des aspects principaux du personnage d’Andrew. En effet, celui-ci est associé à toutes une série de références à la pop culture. Le jeune homme cite tout aussi bien Star Trek (NBC, 1966-69), The X-Files (Fox, 1993-2002), Dragon Ball Z (Fuji Television, 1989-1996), Mad Max (1979), Hellraiser (1987) ou encore Doctor Who (BBC1, 1963-1989). Au sujet de cette série, il précise notamment avoir vu tous les épisodes, contrairement à Red Dwarf (BBC2, 1988-1999) « qui n’est pas encore sorti en DVD ». Lui et ses camarades se disputent régulièrement sur des points de détail que seul le plus geek des geek peut réellement maîtriser.
Si, comme nous l’avons vu, le groupe est d’un premier abord sujet à moquerie, la série voit opère un tournant dramatique dans la seconde partie de la sixième saison. Warren sombre progressivement du « côté obscur » (pour reprendre une allusion à l’univers de Georges Lucas), entraînant avec lui ses complices dans sa chute. Le leader du Trio tue à plusieurs reprises et est tué en représailles. Andrew, quant à lui, est manipulé par la Force (version française choisie pour traduire The First Evil, aucune référence cette fois-ci). Il tue Jonathan lors d’un sacrifice ayant pour but de provoquer l’Apocalypse. La fin de la série montre Andrew dans une quête de rédemption qui lui permettra d’intégrer l’équipe de Buffy. Au cours de l’épisode « Storyteller » (6.17), il endosse le rôle de narrateur de Buffy, Slayer of the Vampyres, un documentaire qui expose sa vision des aventures de l’héroïne. Les téléspectateurs sont alors invités à y voir une réflexion méta sur le programme qu’ils sont en train d’observer et à se mettre indirectement dans le rôle d’auteurs de fan fictions.
En proposant des personnages comme celui d’Andrew Wells, Buffy, The Vampire Slayer s’inscrit définitivement dans la culture geek. Elle multiplie les références aux œuvres-univers telles Star Wars, assume pleinement son héritage tout en y apportant sa propre touche. Si dans un premier temps le personnage du geek semble y être ridiculisé , comme dans le cas du Trio, il trouve le salut en s’acceptant tel qu’il est, avec sincérité. Le personnage d’Andrew trouve alors un écho dans des personnages plus complexes et plus flatteurs comme ceux de Xander (Nicolas Brendon) ou de Willow (Alyson Hannigan) et alors considéré avec la plus grande bienveillance.
Note: L’essai suivant a été réalisé dans le cadre du MOOC « Comprendre le Transmédia Storytelling ». Il s’agissait de décrire un dispositif transmédia utilisant la bande dessinée.
Créée par Alexandre Astier, la série télévisée Kaamelott (M6, 2005-2010) narre les aventures d’Arthur et des Chevaliers de la Table ronde dans leur quête du Graal. L’absurdité des situations présentées et le comique de répliques des personnages ont valu à Kaamelott une popularité dont la portée dépasse le simple cadre de la série. En effet, ce programme atypique est le point d’orgue de toute une stratégie transmédia qui comprend les six saisons de la série mais aussi les livres parus aux Éditions Télémaque, le site web dont les musiques d’ambiance sont composées par Astier lui-même ou encore la collection de bandes dessinées publiées chez Casterman.
La reprise d’un même logo caractéristique sur les différents médias témoigne d’un ancrage dans un même univers partagé. Pourtant, chaque pièce du dispositif joue un rôle qui lui est propre.
Le site internet est un point d’entrée. Il contient un résumé des différentes saisons, une galerie de photos et de courts extraits des épisodes. Il est aussi une passerelle vers les principales communautés de fans et renvoie aux autres déclinaisons commerciales de la série par le biais d’une boutique. D’une certaine manière, cette plate-forme fait le lien entre les fans de la première heure et ceux qui découvrent Kaamelott, entre ceux qui ne jurent que par la série et ceux qui souhaitent enrichir leur expérience de son univers.
Les livres, quant à eux, consistent en une compilation des scripts des épisodes agencés en saisons qui, paradoxalement, sont appelés « livres » dans la série. A chaque saison correspond donc son livre. Ces ouvrages sont à considérer comme des adaptations de Kaamelott sur un support papier. Leur but est de permettre aux fans de profiter plus particulièrement du ton caustique si caractéristique des dialogues de la série et de relire à loisir des répliques qui sont devenues cultes pour une partie d’entre eux.
Les bandes dessinées ont une logique qui est toute autre. Parues dès 2006, elles reprennent les mêmes personnages mais présentent des aventures inédites. Elles constituent donc une extension de l’univers partagé, comme en témoigne le message présent sur la page de dédicace de chaque tome qui précise que « cette aventure contemporaine du Livre I de la série télévisée, s’inscrit dans la grande épopée de Kaamelott ». Les Sièges de Transport , est un assez bon exemple du processus créatif à l’œuvre. L’histoire se construit autour de la quête d’objets magiques qui donnent leur nom au recueil. Ces ustensiles sont mentionnés pour la première fois au cours de l’épisode « Le chaudron rutilant » (1.64.) et la BD raconte en détail ce qui n’est qu’évoqué dans la série. De ce fait, la lecture du tome, sans être indispensable, enrichit l’expérience narrative.
Le choix des auteurs de la BD est révélateur de la volonté d’intégrer celle-ci dans un même univers partagé avec la série. En prenant lui-même en charge la responsabilité scénaristique, Alexandre Astier instaure de fait la légitimité de ce projet dérivé de la série mère. En somme, le seul nom de l’auteur constitue une garantie de retrouver le même ton et l’on retrouve, en effet, toutes ces piques assassines qui font le sel des échanges entres les divers protagonistes.
Dans sa volonté de cohérence et de continuité, Astier peut s’appuyer sur le trait mi-caricatural mi-réaliste de Steven Dupré. Le dessinateur offre aux fans de la série des décors et des visages proches de ceux du programme. Nous reconnaissons par exemple les traits familiers de l’acteur Franck Pitiot dans la représentation de Perceval. Réciproquement, quelqu’un qui découvre l’univers de Kaamelott par le biais de BD trouvera rapidement ses marques s’il assiste ensuite à une aventure sur petit écran. Le travail de Dupré permet également d’enrichir la légende d’Arthur et de ses compagnons en narrant à moindre coût des quêtes qui nécessiteraient des budgets pharaoniques si elles devaient être développées pour la télévision. Ainsi, nul besoin d’avoir recours à des milliers de figurants, d’employer des maquilleurs ou de dépenser des sommes folles en effets spéciaux pour mettre en scène le combat en luge face à la horde de morts vivants de L’armée du Nécromant.
Un projet comme l’extension BD de Kaamelott paraît difficilement transposable en comic book sans un énorme travail d’adaptation. Tout d’abord, à quelques rares exceptions comme les récents comics Game of Thrones, le genre fantasy joue aux États-Unis un rôle mineur. De plus, le format même d’un album de Kaamelott (24×32 cm, couverture cartonnée) demanderait un ajustement ou l’édition d’un album spécial peu compatible avec la réputation quasi inexistante de la série de l’autre côté de l’Atlantique. Les 48 pages de BD d’un album fournies annuellement n’en feraient pas une série rentable pour le marché américain plus habitué aux séries mensuelles de 20 pages.
En guise de conclusion, il faut souligner que l’approche transmédia de Kaamelott est exemplaire en ce qu’elle prend en compte les spécificités et les attentes des différentes composantes de son public. Les spectateurs occasionnels se documenteront via le site internet. Ceux à la recherche de l’humour unique de cet univers choisiront de poursuivre leur expérience de la série par les livres quand les amateurs d’aventures combleront les aventures par la BD. Cette approche fait toute la richesse de l’univers et permet de dépasser largement la somme des éléments présentés dans la série, les livres ou les bandes dessinées.
Note: L’essai suivant a été réalisé dans le cadre du MOOC « Comprendre le Transmédia Storytelling« . Il s’agissait d’imaginer une extension transmédia pour une série télé de son choix.
La série Borgia (Canal+, 2011-2014) décrit les jeux de pouvoir qui accompagnent le règne du Pape Alexandre entre 1492 et 1507. Si ses principaux protagonistes sont les membres de la famille Borgia, le programme offre également de nombreux personnages secondaires qui semblent chercher eux-aussi à accroître leur influence par tous les moyens possibles et imaginables. Les manipulations politiques, alliances, complots, conspirations, trahisons et coups du sort s’enchaînent si rapidement qu’il n’est pas rare d’oublier le nom ou la fonction des divers protagonistes. Ceci est d’autant plus vrai qu’en ces temps troublés, les titres et les territoires se gagnent aussi rapidement qu’ils se perdent. Le choix scénaristique de privilégier le point de vue des Borgia permet aux téléspectateurs de mieux les comprendre mais ne laisse qu’entrevoir les motivations et le passé des autres acteurs de ce drame historique. Pourtant, c’est bel et bien le contexte individuel de ces hommes et de ces femmes de pouvoir qui forgera l’Europe du XVe et du XVIe siècle.
Le projet transmédia présenté ici a pour but de prolonger l’expérience narrative de Borgia en l’enrichissant de contenu complémentaire qui, sans être essentiel, apporte un autre regard sur la série. Il s’agit de proposer un outil dans lequel les téléspectateurs pourront à loisir piocher des informations sur les différents personnages quand le besoin s’en fera ressentir.
La stratégie proposée est celle de l’édition d’un livre de fiction qui se voudrait être les Mémoires secrets de Guiliano Della Rovere. Principal adversaire de Rodrigo Borgia dans la course à la tête de l’Église, ce cardinal est conseiller privilégié du roi de France et est, de ce fait, l’un des hommes les plus influents de l’univers de la série. Il devient d’ailleurs lui même Pape en 1503. Tel qu’il est présenté dans les épisodes, Della Rovere a accès à une quantité impressionnante d’informations. Dès lors, pourquoi ne pas l’imaginer compiler ces précieux renseignements sur ses potentiels alliés ou ennemis dans sa course vers la papauté ?
Ces mémoires rédigés du point de vue de l’ennemi des Borgia, seront organisés chronologiquement, adoptant la même logique narrative que la série. A chaque épisode correspondra donc une entrée de ce « journal secret». Ainsi, les informations retenues seront disséminées de façon contrôlée et de manière à mettre les lecteurs à l’abri de possible spoilers. Le contenu supplémentaire pourra aller du contexte général des personnages mentionnés à la simple anecdote culturelle. Puisque nous pouvons envisager des Mémoires comme le reflet d’une époque, il sera possible d’y glisser ça et là des allusions à des faits historiques ou à des œuvres culturelles contemporaines des événements décrits. Les lecteurs curieux pourront alors enrichir leurs connaissances sur la période couverte par le récit ou chercher à en découvrir plus par eux-mêmes.
En privilégiant un medium basé sur le papier, cette stratégie transmédia respecte l’atmosphère de l’époque du récit. C’est en effet à cette période que la calligraphie cède peu à peu le pas à l’imprimerie (comme ne manque pas de le souligner la série). Il faudra alors privilégier pour la confection de cet objet un papier d’aspect ancien aux feuilles jaunies et une police rappelant l’écriture manuscrite. Il est possible d’envisager le même type de travail sur la couverture de l’ouvrage de manière à donner l’impression que celui-ci à traversé les siècles. Loin d’être anodin, ce souci du détail ancrera davantage le récit raconté par la série et les Mémoires dans une illusion d’authenticité que recherchent fort probablement les fans de la série.
Le choix de Della Rovere comme auteur de cet ouvrage offre également la possibilité de jouir d’un ton différent de celui de la série sans en être incompatible. Présenté comme acerbe et cynique, il bénéficiera ainsi d’un nouvel espace pour asséner ses « piques assassines » ce qui accentuera sa délicieuse antipathie aux yeux de ceux qui auront vécu l’intégralité de l’expérience transmédia.
De fait, ce projet a pour but d’étendre la narration, de franchir des portes ouvertes dans la série sans pour autant nuire à l’œuvre originale. Il est à voir comme un approfondissement qui, sans être indispensable, enrichit la série Borgia. Sa principale faiblesse réside probablement dans sa faible portée. Le nombre de téléspectateurs susceptibles de se laisser tenter par l’achat d’un tel ouvrage étant probablement réduit. Pour cette raison, il serait judicieux d’offrir les Mémoires comme un cadeau bonus et de les d’inclure, par exemple, dans l’édition intégrale de la série en DVD. Les potentiels acheteurs y verront l’opportunité d’aller plus loin dans leur découverte de l’histoire sans se sentir contraints. L’objet pourra alors trouver une place tant logique que symbolique aux côtés de l’œuvre originale sur les rayons d’une étagère scellant définitivement leur complémentarité.
Note: L’analyse qui suit est une réécriture d’un exposé oral soutenu dans le cadre de mon master.
The Wire est une série HBO diffusée de 2002 à 2008. Le programme a principalement été écrit par David Simon, ancien journaliste au Baltimore Sun et auteur de Homicide: A Year on the Killing Streets, Homicide: Life on the Street et The Corner: A Year in the Life of an Inner-City Neighborhood. La popularité de ces livres, riches et documentés, a mené à la création des séries télévisées à succès que sont Homicide: Life on the street (NBC, 1993-1999), The Corner (HBO, 2000) et, plus tard, The Wire (HBO, 2002-2008). Cette dernière fait le portrait du trafic de drogue et de la lutte contre la criminalité dans la ville de Baltimore. Je ne parlerai pas ici de l’intrigue de la série qui s’étale sur cinq saisons et 60 épisodes et proposerai plutôt une courte présentation de son générique de début afin de montrer en quoi il est un parfait résumé de ce qu’offre The Wire non seulement d’un point de vue esthétique mais aussi idéologique. Je soulignerai en quoi ce générique est représentatif de la richesse mais aussi des contradictions d’une œuvre de fiction qui choisit d’afficher un certain réalisme.
Comme nous pouvons le voir, le générique consiste en une rapide succession d’extraits de la série. En 1 minute 30, plus de 60 plans (dont le plus long n’atteint pas les 5 secondes) s’enchaînent sans la moindre transition. La majorité d’entre eux sont des gros plans qui confèrent l’idée que tout dans la série sera scrupuleusement observé et détaillé. Ce choix esthétique donne l’impression d’un monde dense.
De par la technologie utilisée (type de téléphone portable et modèles de voitures notamment), nous pouvons déterminer que l’action se situe au début des années 2000. Les rues, les hangars, le tribunal ou encore, de façon plus explicites, les inscriptions sur le badge de police, les formulaires ou la voiture de police ne laissent planer aucun doute quant à l’encrage géographique dans la ville de Baltimore. Il est intéressant de souligner qu’à l’exception de photos apposées sur des compte rendus d’arrestations ou ayant pour origine des séances de surveillance, aucun visage n’est réellement montré dans sa totalité. Nous ne pouvons dès lors que deviner des silhouettes issues de deux mondes distincts: celui de la police et celui des criminels.
En effet, toutes les images peuvent être rattachées aux thèmes du trafic de drogue (fabrication, vente, consommation, morts par overdose, meurtres ou tentatives d’échapper à la police) ou de la lutte contre le crime (surveillance, enquête, planque, pose de micro, arrestations et travail administratif). Nous passons rapidement de l’une à l’autre dans ce qui semble être un interminable jeu de cache-cache. Cet affrontement prend même une allure de combat entre le bien et le mal dans son association à la chanson de Tom Waits. Way down in the whole souligne en effet la lutte entre Dieu et le Diable qu’il faut garder loin, tout au fond du trou.
Cette succession brutale d’images donne pourtant la sensation d’une fusion de ces deux univers. Les images choisies sont sombres et sinistres, d’un contenu souvent brutal. Nous ne pouvons identifier le moindre personnage. A l’exception des noms des acteurs qui défilent, il n’y a pas de réelle distinction entre les protagonistes qui sont donc, de la sorte, réduits à leurs fonctions basiques: policiers ou criminels. Cependant, les images étant extraites de la série, les téléspectateurs apprendront progressivement à découvrir qui est qui au fur et à mesure que la série se dévoilera.
Cette absence d’identification ainsi que la multiplication des images présentant du matériel d’enregistrement audio ou vidéo ou les scènes vues par le biais de ce même matériel (caméra de surveillance, appareil photos…) nous installent dans le rôle de spectateurs extérieurs de ce monde dur et violent où la guerre contre le crime semble sans fin. L’abondance d’équipement audiovisuel nous laisse croire que nous allons assister à une sorte de documentaire réaliste. Toutefois, elle nous dévoile le paradoxe de la série puisque ce sont ces mêmes outils (micro, caméra …) qui permettent la mise en scène de la série. Quelle que soit la quantité d’information et son degré de réalisme, The Wire reste une série de fiction, une œuvre brillante portée par des acteurs charismatiques (cruellement absents du générique) et par une grande finesse dans l’écriture.
En chacun de nous sommeille un créateur de mondes… mais que se passe-t-il quand l’imaginaire d’un petit garçon menace toute la réalité?
DI6 est une petite BD collaborative en 6 pages pour le numéro 1 du magazine Amazing. Les illustrations de Nicolas Castera, Laure Clémensaud et de Lucile Duchemin se mêlent pour raconter une aventure à travers différents univers graphiques.
Il y a 7 ans de travail derrière ce projet. C’est de loin ma BD la plus aboutie, la plus personnelle aussi.
Après un rêve, Véra et Diakaria réagissent sur ce qu’ils sont, ce qui ils sont et où ils vont….
Petit projet BD en collaboration avec mes amis Jerôme et Olivier.
Qu’est ce qu’une légende? Aidée d’un vieux grimoire, une jeune femme part sur les traces d’un héros légendaire.